Et si manger mieux permettait aux aînés de vivre plus longtemps dans leur chez-soi?

Une vaste étude conduite auprès des aînés au Canada, en Hollande et en Nouvelle Zélande révèle que jusqu’à 70% des personnes de 65 ans et plus, vivant à domicile sont à risque de dénutrition.

Voici le lien vers l’entrevue de la journaliste Catherine Morasse de Radio-Canada, qui m’a interviewée à ce sujet :

Ou voici le résumé écrit, bonne lecture!

Quand on avance en âge, il est normal d’avoir un peu plus de difficulté à s’alimenter car on a souvent des limitations qui commencent. Voici 5 exemples de ce qui peut se produire dans le processus du vieillissement:

1. Sauter un repas. Par exemple les gens vont dire ‘’je vais sauter le repas du midi, car je n’ai pas très faim, puis je n’ai pas le goût de me faire à manger’’.

2. Difficulté à croquer les aliments. Ça se peut avec le temps on perde une ou 2 dents. Ce qui fait en sorte qu’il devient plus difficile de croquer un dans un morceau de brocoli frais, ce n’est plus aussi facile que ça l’était à 45 ans.

3. Difficulté à avaler sans s’étouffer, ceci est dû à la diminution de la production de salive.

4. Diminution de sa consommation d’eau et de liquides.

5. Problème pour aller faire son épicerie, entre autres car les aliments de qualité ne sont pas nécessairement présents à l’épicerie la plus proche de chez soi.

Ces diverses situations peuvent survenir avec les années et mettre les aînés à risque de perdre involontairement trop de poids, ce qui augmente les dangers de souffrir de dénutrition.

Mais qu’est-ce que la dénutrition chez les aînés?

 La dénutrition est un déséquilibre entre ce que l’on mange versus ce dont notre corps a besoin ce qui peut entraîner une perte de masse musculaire, parfois même une diminution de de tissu adipeux (masse grasse).

Quand on souffre de dénutrition, on se sent moins fort, on a parfois l’impression que nos bras et nos jambes sont moins musclés qu’avant. Cela peut avoir des conséquences sur notre niveau d’énergie, notre santé, et notre autonomie.

Est-ce la même chose si on vivait une situation de dénutrition à 20 ans?

Non, ce n’est pas la même chose, à 20 ans, on va se rattraper beaucoup plus rapidement. On va manger mieux, et reprendre ses forces plus rapidement.

Quelles sont les conséquences de la dénutrition chez les aînés?

Les risques de problèmes de santé suivants sont plus élevés :

  • Chute
  • Fracture
  • Hospitalisation
  • Plaies de lit
  • Perte d’autonomie,
  • Développement de maladies telles l’hypertension artérielle
  • Risque d’Alzheimer
  • Vieillissement accéléré
  • Détérioration de l’état de santé général

Peut-on améliorer nos chances de santé lorsqu’on vieillit?

OUI !! ON PEUT TOUJOURS AMÉLIORER NOS CHANCES DE SANTÉ LORSQU’ON VIEILLIT, ET CE, À TOUTES LES ÉTAPES DE LA VIE, IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR PRENDRE SOIN DE SOI!

De quoi les aînés canadiens manquent-ils particulièrement?

D’une source d’aliments protéinés. L’apport en protéines pour les adultes de 19 ans et plus est fixé à un minimum de 0.8 g de protéines par kilogramme de poids corporel par jour. Toutefois, en ce qui concerne les personnes âgées de 65 ans et plus, on suggère un minimum de 1.0 à 1.2 g de protéines par kilogramme de poids par jour, ou plus selon l’état de santé fragilisé de la personne âgée.  

À quoi cela pourrait-il ressembler en termes de repas?

Ex. de déjeuner : gruau fait avec du lait ou une boisson végétale protéinée, une banane, 2 c. à table de noix, des graines (chia, lin ou chanvre)

Ex. de dîner : poitrine de dinde, pommes de terre pilées, carottes & brocoli

Ex. de collation : pomme, fromage et craquelins

Ex. de souper : Soupe repas aux légumes et lentilles, accompagnée de pain de grains entiers, poire et yogourt aux fraises en dessert.

Ça fait beaucoup de nourriture, et il n’est pas toujours facile de manger tout cela, quand on est aîné. Le truc est de manger à sa faim, en essayant de goûter un peu à tout, ainsi, l’alimentation est davantage équilibrée.

Que penser des poudres de protéines qui sont présentes en ce moment?

La réponse est mitigée. C’est-à-dire qu’un très faible pourcentage sont intéressantes, car elles ne contiennent qu’un seul ingrédient par exemple, la protéine de pois. Mais la vaste majorité ne sont pas recommandées, car elles contiennent souvent bien trop d’ingrédients (additifs) ainsi que des faux sucres, (édulcorants).

Je vous dirais aussi que souvent les gens ont l’impression que pour avoir un bon apport en aliments protéinés, il faut uniquement augmenter les protéines. En fait, c’est plutôt, qu’on souhaite améliorer l’alimentation de de la journée au complet, soit du matin au soir et du lundi au dimanche. Parce que plus notre alimentation est complète, variée et saine, plus notre corps utilisera efficacement, les aliments protéinés (œuf, haricots rouges ou noirs, volaille, poisson, viande, edamame, etc…) avec lesquels on le nourrit

Quelles sont des solutions à la dénutrition des aînés?

Il y en a plusieurs, en voici 7 :

  • Ajouter de la couleur à son assiette, soit le plus de légumes possibles. Pour ceux qui n’arrivent peut-être pas à croquer aussi facilement dans les légumes crus qu’avant, on optera pour leur version cuite au four, en soupe ou en potage. Garnir ses assiettes de légumes variés tels, choux-fleurs, carottes, navets et petits pois, etcetera aide énormément à la santé des aînés!
  • S’assurer d’avoir une alimentation saine dans son ensemble et accompagner chacun de ses repas de sources de protéines, semblables aux œufs le matin, au poisson le midi, aux légumineuses en soupe ou salade, au souper.
  • Boire de l’eau. Quand on avance en âge, on a moins soif, c’est normal. On peut choisir de boire de l’eau, mais on peut aussi choisir de boire des tisanes, des thés ou encore des bouillons de soupe moins salés.
  • Ne pas se gêner pour garnir vos repas, d’huile et de bons gras. Par exemple, vous vous êtes cuisiné un spaghetti pour souper, et vous décidez d’ajouter de l’huile d’olive ou de canola à vos pâtes.  Ainsi qu’ajouter des noix à votre déjeuners, des sardines ou du saumon en conserve à votre dîner.
  • Essayer de ne pas trop mettre de sel ou de sucre, donc c’est à dire goûter avant de saler son repas. Et quand on trouve que notre repas n’est pas suffisamment assaisonné, on lui aoute des fines herbes, de l’aneth, du basilic, ou bien de l’ail ou du citron.
  • Prendre sa vitamine D3 chaque jour, à moins de contre-indication médicale.
  • Multiplier les occasions de manger ensemble, calmement, prendre le temps de partager son repas, de cuisiner pour son fils, sa fille, ses petits-enfants. Manger avec ses amis, ses voisins, avec plaisir et en bonne compagnie!

Peu importe son âge, il y toujours quelque chose à faire pour continuer à améliorer sa santé et mettre les chances de son côté pour vivre dans le confort de son foyer, le plus longtemps possible!

image freepik : idéalement, on remplace le pain blanc par du pain de grains entiers ;)

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